Paradigmes

Revue académique du laboratoire de recherche scientifique : Le Français des Écrits Universitaires [LeFEU]

Description

La revue quadrimestrielle Paradigmes est la publication scientifique du laboratoire de recherche LeFEU- E1572300 (Le Français des Écrits Universitaires) de l’Université Kasdi Merbah Ouargla (Algérie). Publiée en français, la revue est destinée aux enseignants-chercheurs et doctorants ainsi qu’à tous les universitaires du domaine souhaitant publier leurs travaux (https://journals.univ-ouargla.dz/index.php/Paradigmes). Paradigmes se veut un lieu ouvert de rencontres et de confrontations entre différents points de vue. La revue privilégie la réflexion interdisciplinaire inscrite dans le champ triptyque des sciences du langage, des sciences des textes littéraires, de la didactique des langues-cultures et de manière générale tout ce qui relève du grand domaine des Arts, Lettres et Sciences Humaines et Sociales. Paradigmes est ouverte à toute proposition de texte qui s’inscrit dans une démarche universitaire rigoureuse. Des présentations de mémoires et de thèses ainsi que des critiques d’ouvrages peuvent être publiées. Les articles doivent être rédigés en français ; ils sont inédits en ce sens qu’ils ne doivent être soumis à aucune autre revue. Les articles publiés par Paradigmes sont des textes originaux. Tous les articles font l’objet d’une double révision anonyme. Les textes doivent être envoyés au format Word pour soumission via la plateforme ASJP suivant le lien : https://www.asjp.cerist.dz/en/PresentationRevue/646

Annonce

Le changement linguistique : Agents, formes et conséquences [Appel à contribution pour la revue Paradigmes vol. VII, n° 2 – mai 2024]

Argumentaire

Le changement linguistique
Agents, formes et conséquences

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Éditeurs :
Dre Lynda ZAGHBA (Laboratoire des Études Linguistiques Théoriques et Pratiques, Université de M’Sila, Algérie)

Dre Rima BENKHELIL (Laboratoire des Études Linguistiques Théoriques et Pratiques, Université de M’Sila, Algérie)

Pr. Foudil DAHOU (Laboratoire Le Français des Écrits Universitaires, Université de Ouargla, Algérie)

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La problématique du changement linguistique occupe une place exceptionnelle dans les sciences du langage : elle a toujours été au cœur des réflexions sur les langues ; de la linguistique historique à la sociolinguistique contemporaine, en passant par la linguistique structurale – qui a été la première à formuler de manière positive l’objet et la nature de l’étude scientifique du langage. Bien que ces disciplines semblent, en apparence, se distinguer par leurs démarches et leurs objectifs, elles révèlent, dans les faits, une continuité profonde dans la mesure où toutes les sciences du langage soulignent la nature évolutive inhérente aux langues – une « réalité » à laquelle aucune ne peut échapper. Il suffit de comparer les œuvres françaises du XVIe siècle à celles du XVIIIe ou aux œuvres contemporaines pour se rendre compte de l’insurmontable difficulté à comprendre les textes anciens en raison même de cette évolution linguistique. N’est-il pas vrai, comme le rappelle souvent Edgar Morin, que « tout ce qui ne se régénère pas, dégénère » (Dortier, 2011, p. 157) ?

Ferdinand Brunot, dans son Histoire de la langue française des origines à 1900, énonce une distinction entre l’histoire externe – centrée sur le rôle social d’une langue –, et l’histoire interne – qui se penche sur l’évolution des structures et des composantes d’une langue (Bergounioux, 2023). L’histoire interne s’est particulièrement manifestée dans les domaines de la phonétique et de la morphologie. Des « lois phonétiques » ont été établies pour décrire la transition du latin au français comme c’est notamment le cas du a tonique, situé à la fin de la première syllabe d’un mot latin et qui se transforme en français en un è (pater devient père) (Martin, 2014). Antoine Meillet (1912), se penchant sur l’évolution morphosyntaxique du français identifie quant à lui deux processus qui engendrent une nouvelle forme grammaticale : l’innovation analogique (telle la formation de nouveaux verbes par l’ajout du paradigme de conjugaison) et la grammaticalisation ou « le passage d’un mot autonome au rôle d’élément grammatical » (Meillet, 1912, p. 385) – c’est le cas précisément de la négation en français qui est passée progressivement de ne à ne pas (Bessler, 2012). En ce qui le concerne, initialement orienté vers l’étude du versant sonore des langues, Michel Bréal finit par délaisser cette perspective afin de se consacrer plus spécifiquement à la sémantique après s’être intéressé au changement sémantique (Bréal, 1888). Bien que le concept existât déjà nommément après la publication de La vie des mots en 1887 par Arsène Darmesteter (Bergounioux, 2023), il est d’usage de renvoyer à Bréal dans les études sémantiques car c’est à lui que l’on attribue la définition de la nouvelle discipline, plaidant en faveur du rôle de la sémantique dans l’ensemble des études du langage :

« L’histoire des formes du langage n’est qu’une moitié de la grammaire comparative et […] cette étude purement extérieure des mots doit toujours être éclairée et contrôlée par l’examen de la signification […] l’observation extérieure des mots, poursuivie exclusivement, […] donnerait une idée inexacte de l’histoire du langage, et […] laisserait même ignorer la véritable cause de la transformation des idiomes » (Bréal, 1866, cité par Verleyen, 2006)

Bréal percevait déjà les limites d’une analyse parcellarisé qui isole la description externe de l’analyse interne des mots – mettant en évidence le rôle des connaissances sémantiques qui dépassent les phénomènes observables – et explore la terra incognita de la signification.

Saussure (1916), en réaction aux études antérieures qui étaient souvent dominées par un comparatisme entre les langues et les états de langues, introduit la dichotomie synchronie/diachronie pour se référer à deux dimensions de la langue. La synchronie renvoie à l’état de la langue à un moment donné de son évolution, tandis que la diachronie renvoie à son évolution dans l’histoire. Cette dichotomie suppose que chaque point de vue se concentre sur l’étude d’un objet distinct : la synchronie s’attache à décrire le système que Saussure présente comme immuable, alors que l’analyse diachronique met en valeur les éléments externes au système, lesquels contribuent au changement linguistique. Saussure va plus loin encore en soulignant l’abandon de la perspective historicisante qui caractérisait jusqu’alors les recherches linguistiques du XIXe siècle :

« Après avoir accordé une trop grande place à l’histoire, la linguistique retournera au point de vue statique de la grammaire traditionnelle, mais dans un esprit nouveau et dans d’autres procédés et la méthode historique aura contribué à ce rajeunissement ; c’est elle qui, par contre-coup, fera mieux comprendre les états de langue. » (1916/1967, p. 119)

De fait, l’étude synchronique de la langue suppose que celle-ci possède une forme stable à des moments de son évolution, et le rôle du linguiste consiste alors à décrire la forme et les règles de la langue telle qu’elle est pratiquée à un moment donné de l’histoire d’une société – quand l’étude diachronique se donne pour tâche de retracer la dynamique d’une langue tout au long de son évolution, au fil de son histoire.

Cependant, les travaux en sociolinguistique variationniste, initiés par William Labov et développés dans la lignée des travaux d’Henri Frei (1929), ont mis en évidence une évolution en synchronie qui apparaît sous forme de variations linguistiques au sein de la même langue. En ce sens, une langue n’est pas uniformément utilisée par ses locuteurs – prenons, par exemple, le cas du français : différentes variétés sont utilisées dans le monde, telles que le français d’Afrique (français du Maghreb, le français algérien, le français sénégalais, le français populaire burkinabè, le français ivoirien) ainsi que le camfranglais résultant de la combinaison de la langue camerounaise, du français et de l’anglais. Il importe cependant de retenir ici que la relation entre variation et changement linguistique est complexe – sachant que les variations linguistiques ne conduisent pas toujours à un changement linguistique, alors que les changements linguistiques sont liés à des phénomènes de variation (Weinreich et al., 1968).

Concrètement, suite à l’arrivée du Web 2.0 (social, 2000), Web 3.0 (sémantique, 2010) et Web 4.0 (intelligent, 2020) ; prises dans une véritable « nébuleuse spirale », les activités humaines se trouvent complètement transformées, engendrant non seulement une nouvelle forme de vie sociale mais également une modalité d’interactivité, d’intercommunication et d’interaction nouvelle. En pratique, cette « dynamique du tourbillon » altère et produit à la fois des types langagiers inédits, des formes linguistiques originales, exerçant ainsi des forces permettant le rééquilibre (ou un déséquilibre régénérateur) de l’ensemble de la configuration – les recherches actuelles, en raison des changements profonds provoqués par la technologie en général et les récents réseaux d’échanges en particulier, mettent en lumière des répercussions de l’innovation technologique sur la structure et le fonctionnement du langage quotidien dont les changements lexicaux sont les plus évidents (Labov, 1983). Une telle réalité accentue davantage les corrélations entre la géographie sociale et la géographie linguistique soulignées auparavant par Meillet. Pourtant, ce rapport entre société et langage, loin d’être aisément examiné selon une binarité simpliste, doit être perçu au contraire comme phénomène extraordinaire dont les principes d’intelligibilité n’obéissent pas à une loi unique. Cette nouvelle configuration de la vie humaine, des sociétés et des langues donne leur légitimité à toutes les interrogations sur le changement linguistique.

C’est pourquoi, l’ambition de ce numéro de Paradigmes est double. D’une part, offrir aux chercheurs l’opportunité de développer des problématiques liées aux horizons théoriques des études sur le changement linguistique ainsi que de cataloguer les dialogues qui peuvent en émerger. D’autre part, permettre aux chercheurs de circonscrire des cas de changements linguistiques selon des contextes différents afin d’en identifier les agents et d’en comprendre les formes de même que d’en saisir les conséquences réelles au plus près de leurs manifestations respectives.

Les contributions peuvent s’inscrire dès lors dans les axes suivants (liste indicative) :

  • Les formes et les descriptions des changements linguistiques.
  • L’évolution des systèmes grammaticaux.
  • L’évolution phonologique des langues.
  • Les corrélations entre société, histoire et changement linguistique.
  • Les agents et les causes du changement linguistique.
  • Les contacts de langues et le changement linguistique.
  • Le numérique et les nouvelles formes linguistiques.
  • La variable âge et le figement et / ou changement linguistique.
  • La littérature et le changement linguistique.
  • L’enseignement des langues et le changement linguistique.
  • La variation linguistique.
  • Les étapes du changement linguistique.
  • Les conséquences du changement linguistique.

Bibliographie indicative

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N.B. - Parallèlement au dossier thématique, la rubrique Varia est également ouverte aux auteurs qui veulent soumettre des articles hors dossier.

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Cet appel à contribution s’adresse à tous les universitaires, quel que soit leur grade, ainsi qu’aux doctorants et post-doctorants qui souhaitent émettre leurs opinions et rendre compte de leurs expériences personnelles.

Les auteurs sont invités à soumettre en format Word leurs propositions d’articles via la plateforme ASJP suivant le lien : https://www.asjp.cerist.dz/en/PresentationRevue/646                

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Pour tous renseignements complémentaires s’adresser à : revueparadigmes@gmail.com

Dates importantes :

  • Lancement de l’appel à contribution : 09 janvier 2024
  • Dernier délai pour la réception des articles : 15 avril 2024
  • Réponse aux auteurs : à partir du 20 avril 2024
  • Publication et mise en ligne : mai – juin 2024

09-01-2024


7

Volumes

19

Numéros

273

Articles


Du rôle sémantique au frame : Etude diachronique de la notion du rôle sémantique

العماري مروى, 
2024-03-20

Résumé: La notion du rôle sémantique a connu une évolution historique remarquable depuis les années 1960. L’étude diachronique adoptée nous a permis de mettre en relief le glissement sémantique de cette notion. Ainsi cette notion a été répandue, d’abordée, dans la grammaire casuelle de Fillmore en tant que terme renvoyant aux cas profonds qui se trouvent dans la phrase. En contrepartie, elle s’est opposée aux notions traditionnelles traitées par Chomsky : ( P : SN+SV). L’importance de ces cas a encouragé Fillmore à développer ses travaux en linguistique, notamment en linguistique cognitive, ce qui a donné ,par la suite, la théorie des cadres sémantiques. Cette dernière renvoie au cadre mental auquel se trouvent les rôles sémantiques. Par conséquent, l’apport de cette théorie sémantique mentale dans la linguistique a suscité l’intérêt des informaticiens de sorte qu’ils l’ont adoptée pour créer une base de données FrameNet anglaise. En d’autres termes, la notion du rôle sémantique a été évoluée selon un axe diachronique et à travers deux sciences : la linguistique et l’itelligence artificelle.

Mots clés: Etude diachronique ; Rôle Sémantique ; Cadre sémantique ; Frame


Etude lexico-pragmatique des blocs propositionnels via la Théorie des Possibles Argumentatifs

سكراف سحر, 
2024-03-04

Résumé: Etudier les relations logiques entre les blocs propositionnels (propositions principale et subordonnée) exige en quelques sortes de décrire leurs structures internes dans le cadre de montrer la complétude et la complémentarité logico-sémantique entre ces blocs. En ce sens, nous nous sommes fondés, dans notre analyse, sur la Théorie des Possibles Argumentatifs (TPA) de Galatanu 1999. Il s’agit d’un phénomène de description lexicale qui permet l’analyse et le décodage sémantiques des mots. Elle fournit à la signification des phrases l’existence d’un noyau comportant des informations stables sur lesquelles peuvent s’enchaîner des stéréotypes renvoyant aux enchaînements argumentatifs internes et des possibles argumentatifs se référant à des blocs d’argumentations externes. Le noyau, les stéréotypes et les possibles argumentatifs sont trois strates interdépendantes l’une à l’autre dans la construction du sens. Ces trois strates ont permis également une analyse lexico-pragmatique bien déterminé des blocs propositionnels. Sans oublier notamment le rôle essentiel de cinétisme et de stéréophagie qui consiste à créer de nouveaux stéréotypes inédits, contextuels et dépendant des contextes gauche et droit ainsi que du contexte discursif. Pour cette raison, nous avons essayé de mettre en exergue la transformation de la signification lexicale et sa re-construction à travers les mécanismes sémantico-discursifs.

Mots clés: Enchaînements argumentatifs ; complétude logico-sémantique ; noyau ; stéréotypes ; possibles argumentatifs


La catégorisation référentielle des pronoms personnels en français classique et en français moderne

سماح الحباشي, 
2024-02-24

Résumé: Les pronoms personnels du français sont organisés dans un système rigoureux qui ménage à chaque forme un univers référentiel étroit. Ce système repose sur les trois oppositions suivantes : Référence humaine / non humaine, Anaphore coréférentielle / non coréférentielle, Référence classifiée / non classifiée. Il s’agit de montrer que les classifications des pronoms de ces oppositions ne sont pas toutes héritées des règles proposées par les remarqueurs du XVIIe siècle. Pour ce faire, il serait essentiellement question d’effectuer, dans l’étude de chacune de ces trois oppositions, une comparaison entre le système du français moderne et l’usage des écrivains classiques d’un côté ; et de l’autre côté, le système du français moderne et la norme des remarqueurs.

Mots clés: diachronie ; pronoms ; anaphore ; norme ; usage


Discours d'autrui et positionnement d'auteur dans le mémoire de Master professionnel

Koné Salifou,  Diallo Moro Dit Tiémoko, 
2024-03-13

Résumé: Inscrite dans le champ des littéracies universitaires, l’étude a pour objet la gestion énonciative de la polyphonie dans le genre universitaire du mémoire. Elle décrit comment des mastérants se réfèrent à d’autres travaux pour construire la partie théorique du mémoire de Master et comment cet appui sur le discours d’autrui contribue à se constituer énonciativement comme auteur. Les résultats font état de dysfonctionnements récurrents relatifs (1) au référencement des sources selon les formes de reprise du discours d’autrui, (2) à l’utilisation du discours d’autrui pour mettre en avant un positionnement d’auteur et (3) à l’intégration syntaxique du discours cité dans l’énonciation du discours citant. Des propositions didactiques sont formulées pour mieux accompagner les étudiants dans leur processus d’acculturation aux écrits universitaires.

Mots clés: discours d'autrui écrits universitaires polyphonie énonciative positionnement d'auteur


LA PHILOSOPHIE AFRICAINE COMME UN SINGULIER UNIVERSEL À TRAVERS LE MYTHE ET SES PERSPECTIVES POLITIQUES

Diarra Modibo,  Diallo Ibrahim Amara, 
2024-04-05

Résumé: On ne revendique pas la philosophie, mais on exerce sa vision philosophique du monde. La philosophie n’est pas réservée à un continent. Par ce fait, nous nous appuierons sur Niamkey Koffi pour montrer que toutes les cultures ont fait preuve de rationalité pour modeler leur rapport non seulement à la nature, mais aussi et surtout leur rapport intersubjectif. Ces rapports présupposent d’ores et déjà l’existence de la raison. On peut alors en déduire que la philosophie africaine se particularise à travers le mythe, qui était vu comme le domaine de l’irrationnel, d’où la raison de ce sujet "La philosophie africaine comme un singulier universel à travers le mythe et ses perspectives politiques".

Mots clés: Afrique ; Mythe ; Philosophie ; Politique ; Raison ; Universel


Dynamique de la communication multilingue chez la jeune génération algérienne sur les réseaux sociaux : avantages, inconvénients et implications

عبادي دليلة, 
2024-02-18

Résumé: L'article scrute la dynamique de l'utilisation de la communication multilingue par les jeunes en Algérie sur les réseaux sociaux, inscrit dans un contexte de mondialisation croissante et de diversité linguistique. Il examine comment ces jeunes recourent à une palette variée de langues, de codes et de modes d'expression pour interagir et échanger sur les plateformes numériques. Une attention particulière est portée à la richesse culturelle et linguistique de l'Algérie, ainsi qu'aux défis et aux opportunités que cela engendre pour la jeunesse dans un environnement numérique en perpétuelle mutation.

Mots clés: Communication multilingue ; jeunes algériens ; réseaux sociaux ; diversité linguistique ; dynamique sociale ; mondialisation numérique


LORSQUE L’ESPRIT D’UNE LANGUE RENCONTRE LE COMMERCE DES HOMMES : QUELLE ÉCOLOGIE DIDACTIQUE POUR LA LANGUE ARABE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR EN ALGÉRIE ?

دحو لحسن, 
2024-02-18

Résumé: Actuellement, sous prétexte d’user de son droit fondamental à être informé, ciblé par la multitude et l’anarchie des discours fortement médiatisés qui corrompent ses facultés critiques, l’individu perd ainsi le contrôle de son existence, submergé par des événements dont il est désormais incapable de déterminer la véritable valeur ni le réel impact. Si l’identité et la sociabilité d’un individu sont intimement liées à sa connaissance secrète de la langue maternelle, en se focalisant sur les dispositifs de communication et de transmission, il lui est dès lors possible de se reconstruire intellectuellement à une époque où la technologie déshumanise sa personne. C’est pourquoi, l’idée d’une écologie didactique permettant d’appréhender correctement l’univers de l’arabe langue maternelle peut objectivement en Algérie contribuer à la conscientisation des individus et les libérer des préjugés et des stéréotypes grâce aux efforts communs de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur.

Mots clés: cartograhie ; approche culturelle ; conscientisation ; langue arabe ; écologie didactique


Transfert sémantique et impact didactique dans la communication numérique en contexte africain : une analyse à partir de quelques lexies et syntagmes figés, ‘’Le continent’’, ‘’C’est de ça qu’il s’agit’’...

Atiobou Voukeng Hermann, 
2024-03-29

Résumé: Cet article se propose d’analyser les procédés de transfert sémantique dans la communication sur Facebook et TikTok en contexte africain, et leur impact dans le processus d’apprentissage chez l’apprenant. Il est question de montrer comment les internautes récupèrent et reconfigurent le sens de certains mots et expressions. En restant attentif à l’écosystème numérique et aux outils de la sémantique lexicale, l’on aboutit à trois résultats. Premièrement, les lexies et formes syntaxiques sont l’émanation des discours réels et des contextes connus. Deuxièmement, elles subissent une entextualisation à travers laquelle l’internaute laisse entrevoir plusieurs sens basés sur le rejet et la moralisation de l’autre, son acceptation et l’autovalorisation. Troisièmement, ces constructions discursives, loin d’impacter négativement sur les compétences scolaires, sont des marques-déposées pour le markéting social et politique.

Mots clés: Transfert sémantique ; entextualisation ; communication numérique ; impacts didactiques


Recherche doctorale et représentation du discours scientifique en Algérie

هزابرة حمزة,  حملاوي عبد الرحيم, 
2024-03-31

Résumé: Cette article propose une reflexion théorique sur la représentation du discours scientifique en Algérie post-coloniale, plus particulièrement dans le domaine des Sciences Humaines et Sociales. Dans ce contexte, le discours scientifique en SHS est une notion chargée de signification, Il s’agit d’une manière de se projeter vers l’avenir et regarder avec un esprit critique le temps passé. L’Algérie comme pays indépendant présente une vision sur la structuration épistémologique des savoirs scientifiques. Sur ce point, la recherche au niveau doctoral est un facteur important pour s’intégrer dans la communauté scientifique internationale et maintenir une progressivité dans la production nationale de recherche. En SHS, la recherche en postgraduation invite le doctorant à consulter des sources d’informations et proposer des solutions à des problématiques qui intéressent l’Homme et ses rapports avec son milieu socioculturel. Or, la représentation du savoir scientifique en humanité est « une vision sociale » de toute une nation. Notre article pose la question de la représentation du savoir en SHS et sa relation avec la vision coloniale dans le contexte de la formation doctorale. Cette contribution tente à dresser un état des lieux et situer le discours scientifique en SHS. Notre problématique reste ouverte à des nouvelles orientations et perspectives pour une éventuelle application et/où révision.

Mots clés: discours scientifique ; représentation ; formation doctorale ; assurance-qualité


Atiq Rahimi et la symbolique du vide dans La Ballade du calame

بوطسان عثمان, 
2024-04-06

Résumé: Le vide se présente dans La Ballade du calame comme un thème obsessionnel, lié à l’expérience de l’exil, aux sujets de la mémoire, les souvenirs, l’identité, l’absence, l’errance et la nostalgie d’un pays lointain. Atiq Rahimi fait partie des écrivains qui exercent leur mémoire à barrer l’état de manque d’ordre existentiel et identitaire. Il fait du vide l’espace d’un va-et-vient perpétuel entre le passé et le présent où il se réincarne, se réinvente et se trace dans le récit. Hanté par le désir d’une quête infinie de ses origines, il construit une nouvelle identité dans l’inachèvement de l’écriture. Dans La Ballade du calame, le vide entraîne non seulement la crise identitaire chez le sujet, mais il se présente comme l’image symbolique de son désarroi et de sa solitude angoissante. C’est dans ce sens que l’écriture, le Verbe deviennent le seul moyen d’une possible réconciliation avec soi. Dans le vide, tout se transforme, être et choses, temps et espaces, rattachant le sujet symboliquement et de manière abstraite à l’Être absent, anéanti et déraciné.

Mots clés: vide ; identité ; errance ; réconciliation ; Atiq Rahimi


Délabrement linguistique et indigence de la pensée : Quo vadis ?

Saïdi Saïd, 
2024-04-18

Résumé: Jusque dans l’abondance et le confort absolus, ce village planétaire malheureux, angoissé, tourmenté, frénétique, accumule tant de crises et de carences brandissant la désolation en étendard flamboyant dans toutes les activités. Alarmistes, les humains l’ont été, le sont, ou le deviennent. Mais tout en restant à la périphérie, au futile, à l’inessentiel. Porteurs de sinistres, s’ils sont conjugués, ces phénomènes nouveaux et corrosifs que sont les homophobies structurelles et multiples, aussi bien que les extrémismes bornés et arc-boutés sur des mirages de supériorités, les conflits d’une gratuité à la mesure des revendications dégradantes pour l’humain au sens noble, les bouleversements climatiques de plus en plus visibles, dangereusement menaçants, les paupérisations de vastes régions du monde. Mais une crise sournoise, rampante, généralisée, incolore, inodore, sans doute à la source de toutes les autres, objet de cris d’alarmes et d’alertes répétés, réside dans le délabrement linguistique paralysant, pandémique. Evoluant dans des nuées de vocables vagues, sans véritables consistances sémantiques, d’abréviations atrophiantes, de siglaisons sclérosantes, le locuteur moyen actuel régresse continuellement, dans un épais brouillard d’incompréhension, d’incommunication, d’approximations, de présomptions.

Mots clés: appauvrissement ; discours ; éloquence ; langue ; savoir