Timsal n Tamazight
Volume 5, Numéro 1, Pages 60-64
2013-10-01

Création Lexicale Ou Besoins D’expression? (le Cas De Malika Mokeddem)

Auteurs : Belkheir -ghariri Khaldia .

Résumé

Si nous tenons compte du passé colonial de l’Algérie, nous verrons que l’adoption de la langue française s’est imposée à toute la génération de la romancière qui a subi le premier éclatement identitaire, déjà, à l’aube de sa vie en s’inscrivant dans une école française. Il s’ensuit un autre éclatement, suite à une prise de conscience des réalités sociopolitiques et culturelles de son pays qui sera suivi de son départ en France où elle se consacre à l’écriture. Néphrologue de formation, ayant eu la chance d’avoir reçu, au lycée, une instruction en langue arabe par des professeurs algériens contrairement aux autres élèves à qui la formation dans cette langue était dispensée par des égyptiens - elle optera, pour le français dans ses écrits, prenant le risque ainsi d’une double aliénation : d’une part, celle de son exil parmi les siens, donc d’une perte de soi et d’autre part de son impossible reconnaissance dans le signe de l’autre. Dans un souci de fonctionnalité de sa langue d’origine, en plus d’un besoin d’expression, la romancière, par cette pluralité de disciplines, à savoir : la langue de savoir la langue maternelle et le français, a pu donner naissance à une troisième langue en créant de véritables nomenclatures néologiques nourries par son arabité et son algérianité. Nous nous baserons, pour montrer cette particularité de l’écriture sur ses trois premiers romans. La question à laquelle nous tenterons de répondre dans ce billet est : cette langue utilisée par l’écrivaine obéit- elle aux normes d’une langue littéraire soutenue ? Comment procède t- elle pour imprégner cette langue par la spontanéité et la lenteur de sa langue d’origine ? Peut-on considérer ces procédés comme une violence faite à la langue ou les traduit- on comme une sorte de fidélité de la narratrice à son texte qui porte en son sein la parole de l’autre (le phénomène de dialogisme) ?

Mots clés

création lexicale, langue d’origine, nomenclatures néologique, langue de savoir.