Revue Nature et Technologie
Volume 7, Numéro 1, Pages 71-83
2015-01-30

Perte En Rendement Et Déprédation Par La Mineuse, Tuta Absoluta (lepidoptera, Gelechiidae) Sur La Culture De Tomate, Dans La Wilaya De Chlef (algérie).

Auteurs : Koudjil Mohamed . Boukabcha Fatiha . Harichane Hayat .

Résumé

La mineuse de la tomate, Tuta absoluta (Lepidoptera, Gelechiidea) est un déprédateur signalé pour la première fois en Algérie en 2008. L’évaluation des dégâts causés par ce nouveau ravageur n’a pas été étudiée en Algérie. C’est la raison pour laquelle nous avons été amenés à effectuer ce travail pour déterminer les déprédations et les pertes en rendement provoquées par les larves de ce microlépidoptère. Quatre serres ont été choisies dans la wilaya de Chlef: deux dans le littoral à Ténès et deux autres dans le sub-littoral à Zeboudja. Les résultats montrent que l’infestation par piégeage des mâles, capturés à la phéromone sexuelle, augmente progressivement au cours des mois et atteint une moyenne maximale de 1680 ± 336 par serre au mois de juin. Parallèlement, l’infestation des feuilles de tomate augmente également et enregistre au mois de juin un taux de 96 ± 0,08 % à Ténès et 57 ± 1,41% à Zeboudja. L’agressivité de la mineuse de tomate exprimée en nombre de mines par feuille varie dans le temps et dans l’espace. Durant la période de février à juin, le nombre de mines par feuille est plus important dans le littoral que dans le sublittoral et varie respectivement de 2 à 18 et de 1 à 12. L’étude de la voracité des larves exprimée par leurs poids corporels, correspondant à leurs stades, montre qu’il n’y a pas de différence significative de poids larvaire du même stade (P>0,05) alors que la différence de poids est significative entre les quatre stades larvaires (P<0,05). Le poids des feuilles consommées par larve durant les deux premiers stades larvaires L1 (4,22 ± 0,19 mg/L) et L2 (19,47 ± 0,08 mg/L) est très faible par rapport aux derniers stades L3 (75,88 ± 0,67 mg/L) et L4 (135,7 ± 0,78 mg/L). L’évolution des stades larvaires exige donc une augmentation du poids des feuilles consommées lequel se quatriple entre L1, L2 et L3. Le poids des feuilles consommées est significativement différent entre les quatre stades larvaires (P<0,05). La surface foliaire consommée par larve est quintuplée entre L1 et L2 puis sera multipliée par 2,5 pour L3 et L4. La différence de poids entre les fruits de tomate attaquées et non attaqués est très significative (P = 0,004). Le calibre des fruits de tomate cultivée dans le littoral est significativement plus petit que celui du sublittoral probablement à cause des grandes attaques de Tuta absoluta. Ainsi, les pertes moyennes en rendement par serre sont respectivement de 9,28 % à Ténès et 4, 17% à Zeboudja.

Mots clés

Tuta absoluta, Tomate, dégâts, pertes en rendement, littoral, sublittoral, Chlef.