JOURNAL DE NEUROCHIRURGIE
Volume 18, Numéro 1, Pages 35-46
2023-08-08

Intérêt De La Stimulation Cérébrale Profonde (scp) Dans Le Traitement Neurochirurgical De La Dystonie.

Auteurs : Merrouche Brahim . Mahfouf Lila .

Résumé

La dystonie se définie comme un mouvement involontaire anormal caractérisé par des contractions musculaires persistantes ou intermittentes entrainant des mouvements répétitifs et de torsion (ou les deux). Sa prévalence : est de 2 à 50 cas par million d’habitants. Si la physiopathologie reste inconnue un dysfonctionnement des noyaux gris centraux a été fortement suspecté avec une réduction de l'inhibition que le pallidum exerce normalement sur le thalamus. Les dystonies peuvent être classées selon: • l’âge : (enfant, adolescent et adulte), • leur topographie : (focale, segmentaire, multifocale, hémi dystonie et généralisée), • l’étiologie : (primaire : nombreux gènes connus (DYT1 à DYT16) ou secondaire). De nombreux traitements médicamenteux ont été proposés dont certains permettent une amélioration partielle mais transitoire de la symptomatologie. Ces traitements sont souvent mal tolérés, surtout chez l’enfant, et s’accompagnent de nombreux effets secondaires. De nombreuses techniques chirurgicales ont été proposées mais ils sont averées largement insuffisantes et souvent inappropriées devant des syndromes dystono-dyskinétiques sévères, souvent généralisées. La stimulation électrique bilatérale du globus pallidus interne (GPi) consiste à l’implantation d’électrodes de stimulation dans cette structure, elle concrétise une relation entre l’électricité d’une part et la biologie d’autre part. En effet, la neurochirurgie fonctionnelle a permis une approche thérapeutique non lésionnelle à travers la stimulation cérébrale profonde (SCP) à haute fréquence. Certains noyaux des ganglions de la base comme le Globus Pallidus interne (GPi), le noyau sous-thalamique (NST) ou le noyau ventrointermédiaire du thalamus (VIM) sont devenus des cibles thérapeutiques validées pour le traitement des mouvements anormaux comme la maladie de Parkinson, le tremblement essentiel ou les syndromes dystono-dyskinétiques (SDD). Plusieurs paramètres électriques (fréquence, voltage, durée d’impulsion, configuration des quatre contacts de l’électrode) peuvent être programmés et adaptés tout au long de la surveillance postopératoire des patients afin d’optimiser la réponse thérapeutique.

Mots clés

Dystonie, ; Traitement neurochirurgical ; Stimulation cérébrale profond