SOCLES
Volume 11, Numéro 1, Pages 192-230
2022-07-21

Représentations De La Langue Française Et Mobilité Estudiantine Vers La France : étude Sociolinguistique Du Discours Des étudiants Algériens

Auteurs : Djerroud Kahina .

Résumé

À travers cette étude, nous nous proposons d'examiner les discours des jeunes étudiants algériens à la lumière des représentations sociolangagières qu'ils associent à la langue française dans un contexte donné, celui de leur mobilité estudiantine vers la France. Des enjeux d'ordre linguistiques, culturels et sociaux sont attribués, dans les discours, à la nécessité de pratiquer la langue française et pas de n’importe quelle manière puisque l'usage normé de la langue est pris comme modèle à suivre. C’est partant d’une expérience professionnelle ayant pour objectif l’évaluation de projets d’études de jeunes étudiants algériens voulant se rendre en France dans la perspective de poursuivre des études universitaires, que la « valeur » qu’ils attribuent à la langue française nous a interpellée. En effet, lors de la formulation de leurs motivations par les discours à rejoindre les universités françaises, nous avons constaté, tout l’intérêt de cerner, à travers les différentes représentations véhiculées, la valeur attribuée à cette langue, souvent décrite, non seulement comme un outil de communication indispensable à la poursuite du parcours universitaire, mais aussi comme une langue au pouvoir «symbolique » attesté. Considérée comme l’une des clés de l’acceptation du projet d’étude, les candidats manifestent, dans leurs propos ainsi que dans leurs façons de s’exprimer, des signes d’une insécurité linguistique due à une vision « normée » de l’usage de la langue française mais aussi à une conscience des enjeux du « pouvoir langagier » sur leur avenir universitaire. Nous tenterons d’analyser ces discours à la lumière de quelques notions clés telles que « l’insécurité linguistique » et la « glottophobie ».

Mots clés

représentations sociolangagières ; mobilité ; valeur des langues ; norme ; discrimination linguistique