Systèmes Agraires et Environnement
Volume 2, Numéro 1, Pages 80-97
2018-01-16

Perte De La Capacité De Stockage D’eau Au Barrage De Beni Haroun, Algérie Loss Of Water Storage Capacity At The Beni Haroun Dam, Algeria

Auteurs : Toumi Ouaheb . Remini Boualem .

Résumé

Les barrages hydrotechniques se trouvent toujours confrontés au moins à l’un des problèmes quantitatifs, comme l’envasement, les fuites d’eau, l’évaporation, et/ou à l’un des problèmes qualitatifs qui se résument à la dégradation de la qualité d’eau vis-à-vis de leur différente utilisation. Notre travail s’est intéressé à l’étude des problèmes quantitatifs au plus grand barrage en Algérie, à l’heure actuelle, celui de Beni Haroun. Les problèmes quantitatifs entrainent des pertes en eau et des pertes de capacité de stockage et parmi eux qui exercent des menaces sur la stabilité de la digue. Toutefois, la tranche perdue par envasement reste difficilement récupérable. Actuellement, il y a un cumul de dépôt de vase de plus de 650 106 m3 dans plus de 110 barrages algériens. Notre objectif est de fournir des informations sur les quantités de dépôts de vases entrantes à la cuvette du B.B.H, en se basant sur les levés bathymétriques réalisés, pour bien apprécier sa durée de vie et ses réserves futures d’une part et, d’autre part, suivre les quantités d’eau évaporées du lac et l’étude de la variation des débits des fuites au cours du temps en fonction de la fluctuation du niveau d’eau dans le lac. Du point de vue quantité, la perte d’eau par évaporation est estimée à 52,479 Hm3/an, malgré le fait qu’elle n’engendre pas des risques sur la stabilité, elle est nettement supérieure aux celles perdues par fuites, 30 Hm3/an, et par envasement, 8,3 Hm3/an. Hormis, ces deux derniers phénomènes, d’autres problèmes se posent tels que les menaces exercées sur la stabilité de la digue générées par les fuites d’eau et la récupération du volume de la cuvette occupée par la vase qui est coûteuse, difficile et dans certains cas impossible. En effet, Les problèmes quantitatifs pourront mettre ce barrage et ses tentacules en une situation délicate. Dans le cas où ce taux de vase persiste à cette grandeur et sans l’application des techniques réductrices, du point le plus éloigné du bassin versant jusqu’à la digue, la cuvette du B.B.H sera complètement envasée durant un temps de 106 ans de la date du dernier levé bathymétrique.

Mots clés

Barrage - Algérie - Beni Haroun - problèmes quantitatifs