SOCLES
Volume 7, Numéro 1, Pages 378-411
2018-11-27

L’interdisciplinarité Scolaire : Une Réponse à L’écart Linguistique ?

Auteurs : Akmoun Et Bourkaib Houda Et Naoual .

Résumé

Notre contribution s’inscrit dans le champ de l’interdisciplinarité scolaire. Partant du fait que l’interdisciplinarité à l’école correspond, selon Y. Lenoir (2003), à « la mise en relation de deux ou de plusieurs disciplines scolaires qui s’exerce à la fois aux niveaux curriculaire, didactique et pédagogique et qui conduit à l’établissement de liens de complémentarité ou de coopération, d’interpénétrations ou d’actions réciproques entre elles sous divers aspects (objets d’études, concepts et notions, démarches d’apprentissage, habiletés techniques, etc.), en vue de favoriser l’intégration des apprentissages et l’intégration des savoirs », nous poserons dans le cadre de cette contribution la question des écarts linguistiques dans un contexte plurilingue comme l’Algérie, notamment la manière dont l’enseignant appréhende les interactions entre les langues, longtemps considérées comme des obstacles à l’apprentissage. Notre réflexion repose sur une hypothèse : l’enseignement des langues dans le système éducatif algérien ne tient pas suffisamment compte des différentes langues en présence ni des pratiques langagières réelles des apprenants. Pour le vérifier, nous nous proposons ici d’aborder à travers deux enquêtes différentes (un entretien et un questionnaire réalisés avec des enseignants de langue dans deux wilaya différentes), l’enseignement des langues à l’école algérienne, en termes de décloisonnement des disciplines et de profit que pourrait tirer les langues enseignées l’une de l’autre. Notre démarche méthodologique se fondera principalement sur l’approche socio-didactique qui nous permettra d’étudier les représentations des enseignants de langues inhérentes au rôle des langues dans le développement des compétences plurilingues chez l’élève algérien. Notre objectif est donc de montrer d’une part, en s’appuyant sur les travaux de W. Rutherford (1983), que la distance linguistique ou l’écart entre les langues ne constitue pas une entrave au transfert interdisciplinaire ; d’autre part que les langues en présence dans le contexte scolaire algérien ne doivent pas être envisagées isolément et qu’elles ont intérêt à tirer mutuellement profit l’une de l’autre tel que l’indiquent les travaux de Ph. Blanchet et al. (2011) et qu’en ce sens, les distances linguistiques doivent être aménagées dans des contenus d’apprentissage selon des démarches d’enseignement interdisciplinaires, en tenant compte de l’effective et incontournable complémentarité entre disciplines.

Mots clés

Mots clés : interdisciplinarité ; plurilinguisme ; représentations ; distance linguistique.