Les cahiers du CREAD
Volume 7, Numéro 30, Pages 55-77
1992-06-22

Informel Et Sociétés En Voie De Développement

Auteurs : Henni Ahmed .

Résumé

Il est devenu presque de règle de n'approcher les économies sous-développées que dans une optique dualiste. Ces économies ne seraient pas celles qui se présentent à nous à travers les annuaires statistiques : à côté du secteur représenté comptablement, il existe le secteur de l'ombre et de l'économie noire. Ce secteur "informel", perçu souvent comme une résurgence de pratiques sociales traditionnelles, permettrait la subsistance et la survie de sociétés à économie "formelle" en crise. En effet à ne s'en tenir qu'au secteur comptablement représenté, on n'arriverait pas à expliquer la survie et même le développement de ces sociétés. En somme, l'existence d'un secteur "informel" permet d'expliquer ce que n'explique pas la comptabilité nationale et les indicateurs internationaux du développement. Le mystère du dynamisme de certaines sociétés est ainsi percé. De plus, l'assimilation, plus ou moins avouée, du secteur "informel" à certaines pratiques traditionnelles, outre qu'elle jette un regard suspect sur ces pratiques devenues "noires", permet de rendre hommage au dynamisme de ces sociétés et d'affirmer que, recelant des ressources cachées, elles ont besoin de "laisserfaire" et non pas d'aide internationale. Le dynamisme par l"informel" apparaît alors comme la contrepreuve de l'inefficacité d'un certain dirigisme.

Mots clés

sociétés , économies sous-développées,secteur informe,