La revue regards sur le droit social
Volume 11, Numéro 2, Pages 129-168
2021-12-24

Droit, Langues & Democratie

Auteurs : Elimam Abdou .

Résumé

The role of law in the protection, preservation and maintenance of native (or "indigenous") languages has emerged from the last century as a paradigm of universal scope. Depending on the periods and situations, the linguistic issue has benefited from laws protecting human rights, or ethno linguistic minorities, or intangible heritage; and event civil rights. Although the legal breakthroughs in question may raise conceptual and theoretical issues, they are of paramount importance in enriching the legal and political paradigms inherited from previous centuries. However, the progress made in both language science and contemporary cognitive neuroscience would be of some benefit to this overall reflection. Indeed, the universal principles of human language and of its neurobiological as well as social nature invite us to think of linguistic rights as the preservation of the physiological integrity of the human person. A universal right, par excellence. We propose to lay down the terms of such a debate so that a broader reflection can, in the long run, take place in all serenity. Le rôle du droit dans la protection, préservation et maintenance des langues natives (ou « autochtones ») s’est imposé, à partir du siècle dernier, en tant que paradigme de portée universelle. Selon les époques et les situations, la question linguistique s’est trouvée sous l’ombre de la protection des droits de la personne, des minorités ethnolinguistiques, de la protection de patrimoines immatériels ; voire des droits civiques. Bien que les percées juridiques en question puissent, çà et là, soulever des interrogations conceptuelles et théoriques, elles s’avèrent d’une importance capitale dans l’enrichissement des paradigmes juridiques et politiques héritées des siècles antérieurs. Cependant, les progrès réalisés tant en science du langage qu’en neurosciences cognitives contemporaines gagneraient à être intégrés dans cette réflexion d’ensemble. En effet, les principes universels du langage humain et de sa nature neurobiologique en même temps que sociale invitent à penser le droit linguistique comme la préservation de l’intégrité physiologique de la personne. Un droit universel, par excellence. Nous nous proposons de poser les termes d’un tel débat afin qu’une réflexion plus élargie puisse, à terme, prendre place en toute sérénité

Mots clés

droit linguistique ; minorités ; biolinguistique ; linguistic rights ; minorities ; biolinguistics ; universal declaration of linguistic rights