Didactiques
Volume 5, Numéro 2, Pages 80-89
2016-12-31

Sémiologie De L’interculturel : Des Signes De L’altérite

Auteurs : Dakhia Abdelouahab . Khadraoui Said .

Résumé

Abstract: The title is a multidimensional element, a semiotic micro-object that requires special attention because it establishes links with three very different elements: the work, the text and the reader. In this sense, it is a metalinguistic statement, encompassing the text and going beyond it, because it calls upon another level of reading that is only that of semiotics. From this point of view, it is appropriate to point out the singularity of the reading of literary texts, a singularity that, in our opinion, cannot be conceived without the contribution of semiotics, since it is a matter of scholarly communication in which the role of language should not be underestimated. The question of reading literary texts is therefore complex; it requires an approach that is appropriate to its complex nature. "Far from Medina" as a literary statement is a title that calls for interpretation. Moreover, as Iser points out, the title is a "place of indeterminacy", that is, a statement that requires to be determined by the reader's interpretative activity. Now, we know, as U. Eco points out, there are very close links between semiotics and hermeneutics, since "a thing is only a sign because it is interpreted as the sign of something by an interpreter". In our case, the semiotician is an interpreter, since the literary work is generally open to polysemous interpretations that depend, in part, on semiotics so that there is no semantic resistance. The first is aesthetic, since literary language is based on the gap, and the second is communicative, since: "every work of art is an autonomous sign. Works of art with a subject (literature, painting, sculpture) have a second semiological function, which is communicative. Before analysing a literary statement, therefore, it is essential to carry out a reading that consists in seeking the law of this assembly of meanings, since every literary statement is based on a logic, it is a construction, a cohesion of meaning. This approach falls within the field of semiotics, which is based on the construction of meaning and "not on a linguistic rule for the arrangement of words or sentences, nor on a rule for the organisation of states of affairs, or of the facts represented, which would call on our encyclopaedia alone". In any case, semiotic analysis can be seen as a sort of gadget designed to fill in the gaps left by other types of analysis, on the one hand, and to respond to the specific nature of literature, on the other. Résumé : Le titre est un élément multidimensionnel, un micro-objet sémiotique qui nécessite une attention particulière car il établit des liens avec trois éléments très différents : l’œuvre, le texte et le lecteur. En ce sens, il est un énoncé métalinguistique, il englobe le texte et le dépasse, parce qu’il fait appel à un autre niveau de lecture qui n’est que celui de la sémiotique. De là, il convient de signaler la singularité de la lecture des textes littéraires, une singularité qui, à notre sens, ne peut se concevoir sans l’apport de la sémiotique, du moment qu’il s’agit d’une communication savante dont le rôle de la langue n’est pas à sous-estimer. La question de la lecture des textes littéraires est donc complexe ; elle requiert une approche qui convient à sa nature qualifiée elle aussi de complexe. « Loin de Médine » comme énoncé littéraire, est un titre qui fait appel à l’interprétation. D’ailleurs, comme le souligne Iser le titre est un « lieu d'indétermination », c’est-à-dire un énoncé qui exige d’être déterminé par l’activité interprétative du lecteur. Or, nous savons, comme l’indique U. Eco, qu’il existe des liens très étroits entre la sémiotique et l’herméneutique étant donné qu’» une chose n’est signe que parce qu’elle est interprétée comme le signe de quelque chose par un interprète ». Dans notre cas le sémioticien est un interprète puisque l’œuvre littéraire est généralement ouverte à des interprétations polysémiques qui dépendent, dans une partie, de la sémiotique pour qu’il n’y ait pas de résistances sémantiques. Dès lors, le discours littéraire répond à une double fonction ; la première est esthétique du moment que la langue littéraire se base sur l’écart, la deuxième est communicative, car : « tout œuvre d’art est un signe autonome. Les œuvres d’art à sujet (littérature, peinture, sculpture) ont une seconde fonction sémiologique, qui est communicative. » Avant donc d’analyser un énoncé littéraire, il est indispensable de procéder à une lecture qui consiste à rechercher la loi de cet assemblage de sens, du moment que tout énoncé littéraire repose sur une logique, il est une construction, une cohésion de signification. Cette démarche ressort du domaine de la sémiotique qui se base sur la construction de sens et « non pas sur une règle linguistique d’agencement des mots ou des phrases, ni une règle d’organisation des états de choses, ou des faits représentés qui ferait appel à notre seule encyclopédie ». Quoi qu’il en soit, l’analyse sémiotique peut se présenter comme une sorte de gadget proposé à combler, d’une part, les carences des autres types d’analyse et, d’autre part à répondre a la spécificité de la littérature. La première ambition des langues de l’homme est de se rencontrer dans les cultures de l’homme. Mais parce que dans son inconstance de penser l’homme est pluriel, sa découverte de Soi passe par la compréhension de l’Autre soumise aux contingences de l’histoire dont il s’agit de lire correctement les signes et de les interpréter. C’est pourquoi les hommes ont inventé la sémiotique; une façon intelligente de se consoler de leur solitude d’être. Mais parce que les hommes ressentent le besoin vital de devenir, la sémiotique les aide à grandir aux limites de la nature et de la culture. « Comprendre l’autre dans son altérité essentielle ne signifie pas en admettre nécessairement les principes et les fondements. Encore moins s’identifier à l’autre par une sorte de mimétisme culturel : toute morale a ses parodies et ses dérives d’inauthenticité ; la compréhension n’exclut pas la contestation, davantage : elle en est la condition de possibilité. Bref, l’éthique de la différence n’est pas celle du caméléon.»

Mots clés

Keywords: Title, Literary text, Semiotics, French as a foreign language, Intercultural. Mots Clés: Titre, Texte littéraire, Sémiologie, Français Langue étrangère, Interculturel,