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Volume 3, Numéro 2, Pages 69-81
1993-12-01

La Nouvelle Problématique De La Politique étrangère De L’algérie

Auteurs : B. Iratni .

Résumé

Jamais peut être, l’Algérie n’a ressenti autant de solitude, autant d’incertitudes face à son devenir qu’en ces temps-ci. Un tel constat est d’autant plus amer qu’il concerne l’aboutissement d’un long processus de réformes politiques et économiques qui se voulait prometteur, voire exemplaire pour les autres pays du Tiers-Monde, un peu à l’image de « montreur de conduite » qu’elle s’était forgée dans les années soixante-dix. Passer subitement d’une ère de prospérité relative mais surtout de fierté confortée par de nombreux succès économiques et diplomatiques à une situation mêlée de faiblesses et de doutes s’avère difficile à digérer, même à comprendre. En lui-même, ce décalage entre le passé et le présent, constitue une sorte de syndrome qui pèse lourd sur les perspectives d’évolution de la démarche algérienne aux plans interne et externe. Ignorer cette ambivalence, c’est restreindre l’aptitude à apprécier les nouveaux défis auxquels l’Algérie se trouve présentement confrontée. Aussi, il n’est pas aisé de brosser avec la pertinence voulue, les cheminements attendus étant donné le flou observé dans la pratique interne d’une part, et l’imprécision des contours du nouvel ordre mondial qui se met en place, d’autre part. Si de par le passé, la diplomatie algérienne a réussi à concilier idéal révolutionnaire et pragmatisme économique (modèle de développement et choix politiques), aujourd’hui, elle semble se mouvoir avec circonspection et forte retenue à la mesure des problèmes internes du pays et les incertitudes qui se profilent avec l’instauration d’un ordre perçu comme un nouveau diktat du Monde Occidental. Elle semble se mouvoir avec circonspection et forte retenue à la mesure des problèmes interne du pays et les incertitudes qui se profilent avec l’instauration d’un ordre perçu comme un nouveau diktat du Monde Occidental. Une telle démarche a suscité des critiques et des appréhensions plus ou moins justifiées. La neutralité adoptée lors de la guerre du Golfe, la passivité affichée à l’égard des menaces américaines contre la Libye et l’impasse dans laquelle se trouve la question du Sahara Occidental, la tiédeur dans la riposte aux ingérences de l’Iran et du Soudan et l’hostilité de la France suite à l’annulation du processus électoral en janvier1992 ainsi que le recours aux emprunts financiers négociés par l’intermédiaire de la Banque Mondiale et le FMI, ont été mal acceptés par l’opinion publique encore nostalgique De l’avant-gardisme militant du temps du Président BOUMEDIENE.

Mots clés

Relations internationales, coopération internationale, politique étrangère, Tiers-Monde, Algérie.