إدارة
Volume 9, Numéro 18, Pages 209-220
1999-12-01

Le Tiers-monde à L’ère De La Globalisation Ou La Quête D’un « Repositionnement »

Auteurs : Ferdiou O. .

Résumé

Propulsé au-devant de la scène mondiale à la faveur du large mouvement d’émancipation qui a gagné l’Asie, l’Afrique puis l’Amérique latine, le Tiers-Monde a acquis droit de cité dans les institutions internationales en tant que groupe géopolitique structuré, essentiellement marqué par sa double revendication de l’égalité souveraine des États et du droit des peuples au développement. De surcroît, en se démarquant avec éclat de la confrontation idéologique engagée par les deux blocs rivaux, le Tiers-Monde ambitionnait de s’ériger en véritable « conscience du monde » en appelant de ses vœux l’instauration d’un Nouvel Ordre Économique International purgé des faits de domination et d’exploitation. Mais alors que la fin de la « guerre froide » scella définitivement la submergence des systèmes de l’Est (de type socialiste) par ceux de l’Ouest (de type capitaliste), la nouvelle configuration géopolitique mondiale ne manqua pas d’acculer le Tiers-Monde à s’interroger sur la validité des cadres d’organisation traditionnels, et sur la pertinence même des anciens thèmes de mobilisation. Ainsi, tant à propos de questions aussi sensibles que la promotion d’un « Nouvel Ordre Mondial de l’Information » dans le cadre de l’U.NE.S.C.O ou la réforme du système monétaire et financier international, qu’à propos du principe même du « négociations globales » auquel le Tiers-Monde à longtemps marqué son attachement, les nouvelles atténuations apportées aux anciennes revendications, voire même leur abandon, témoignent du souci des dirigeants des pays en développement de s’adapter à la nouvelle dynamique des rapports internationaux. De ce fait, l’abrogation par l’Assemblée Générale des Nations-Unies de la résolution assimilant le sionisme à une « nouvelle forme de racisme », revêt sans doute valeur de symbole. Sur le plan institutionnel, les aménagements en cours ne sont pas moins significatifs même si, pour l’instant, le maintien des cadres de rassemblement traditionnels se double de la volonté d’intégrer d’autres structures de mobilisation. En dépit, cependant, des adaptations incontournables qu’impose l’évolution des relations publiques et économiques internationales, il n’est guère assuré que l’adhésion des pays du Tiers-Monde à de nouvelles constellations d’États puisse suffire, à elle seule, à la sortir du sous-développement ni même à les mettre l’abri de toute tentative de domination.

Mots clés

Relations internationales, droit international, géopolitique, globalisation, Tiers-Monde, pays en voie de développement.