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Volume 23, Numéro 2, Pages 154-170
2016-12-01

Des Effets Macro-economique De La Rente Petroliere En Algerie

Auteurs : Ahmed Tessa . Sabrina Chikh- Amnache .

Résumé

Pour effectuer une analyse à propos des économies dominées par les ressources naturelles, les économistes s’intéressent dans les années 1950 et 1960 à la détérioration des termes d’échange entre le « centre » et la « périphérie », d’une part et à l’absence de liens économiques entre les exportations de produits primaires et le reste de l’économie, d’autre part. Et ce, en vue d’apporter des éléments explicatifs du phénomène du sous- développement et du retard accusé par les pays sous- développés. Dans les années 1970-1980, l’intérêt est porté sur l’impact des chocs pétroliers positifs sur les pays exportateurs de pétrole. L’attention est attirée par l’effet de la surévaluation du taux de change réel sur les secteurs hors le secteur exportateur de ressources naturelles, il s’agit du phénomène du syndrome hollandais, conçue comme une version économique argumentant la thèse de la malédiction de l’abondance des ressources. Dans les années 1990, les débats théoriques sont plutôt dominés par l’impact des revenus en devise provenant de l’étranger suite à l’exploitation des ressources naturelles, sur les comportements des gouvernements. Ils inscrivent la thèse de la malédiction des ressources naturelles dans sa version politique dont le mal est celui de l’Etat rentier. Un type d’Etat fortement enclin à la mauvaise gouvernance (corruption, régimes autoritaires) et vulnérable à la violence politique (Sid Ahmed, 1987). La synchronisation de ces théories ne signifie pas qu’elles se remettent en cause. En effet, il n’existe pas de rupture entre elles ; au contraire, chacune d’elles apporte un plus pour expliquer le rapport entre ressources naturelles et développement. Force est de constater donc que les différents apports théoriques constituent « un puzzle » donnant une explication du paradoxe de l’existence des revenus de ressources naturelles et de l’inefficacité économique d’un pays. Toutefois, lors de la dernière décennie écoulée, ce sont les modèles du syndrome hollandais qui ont connu un regain d’intérêt. En effet, ils ont été revisités à l’occasion de la hausse des cours pétrolier durant la période précitée. En effet, lors de la décennie 2000-2010, le monde a connu pour la troisième fois depuis la Seconde Guerre mondiale, une forte hausse des cours pétroliers. On assiste, alors, à un troisième choc pétrolier positif, (le premier choc pétrolier positif remonte aux années 1950 et le deuxième date des années 1970). Ainsi, la problématique de malédiction des ressources naturelles, de point de vue économique s’inscrirait, incontestablement, dans le cadre de la compréhension du phénomène du syndrome hollandais. Dans cette optique, le présent article mettra en relief, à la lumière des modèles du syndrome hollandais les différents effets macro-économiques d’un choc pétrolier positif. En vérifiant l’existence ou non des effets retenus, pour le cas de l’Algérie ; ce qui permettrait de déceler les symptômes du Dutch Disease dans notre pays. Et ce, malgré les différentes limites qui peuvent parfois aller jusqu’à remettre en cause la possibilité de la vérification des modèles du syndrome hollandais dans certains pays, notamment ceux en voie de développement, y compris le nôtre.

Mots clés

Macro-économie, hydrocarbures, pétrole, rente pétrolière, choc pétrolier, économie politique, Algérie.