Bulletin du Service Géologique de l'Algérie
Volume 28, Numéro 1, Pages 13-93
2018-10-01

Estimation Des Ressources D’un Gisement Karstique Par Méthodes Géostatistiques: Cas Du Gisement De Fer D’anini (nord-est Algérien)

Auteurs : Halimi Fahima . Mezghache Hamid .

Résumé

L’estimation des ressources en minerai d’un gisement se fait à l’aide de plusieurs méthodes aussi bien conventionnelle que géostatistique. Le choix de la méthode dépend du type génétique et de la géométrie du gisement. Dans le cas de gisements karstiques, l’utilisation des méthodes aussi bien conventionnelles que géostatistiques présente des inconvénients majeurs dont il faudrait tenir compte pour optimiser les estimations. Ces méthodes ont été appliquées au gisement de fer d’Anini pour lequel une approche spécifique a été proposée. Le gisement de fer d’Anini est situé dans la partie nord-orientale de la chaîne alpine de l’Algérie au nord de la ville de Sétif. Il est constitué de corps de minerais de forme karstiques et lenticulaires de direction N135°. La minéralisation ferrifère est constituée essentiellement d’hématite, de goethite et d’argile ferrugineuse. Le gisement a été exploré par 72 sondages carottés (2009-2011) par l’Office National de la Recherche Géologique et Minière - (ORGM). Les échantillons de carottes ont été analysés sur fer total (FeT). L’estimation des ressources en fer a été faite à l’aide de méthodes conventionnelles par l’ORGM. Ces ressources ont été réestimées par méthode géostatistique de krigeage. En plus de l’anisotropie, la variographie a montré la présence d’effets de trou dans les deux principales directions d’anisotropie N135° et N45. Les variogrammes directionnels dans ces deux directions ont été ajustés à l’aide d’un modèle sphérique de portées respectivement égales à 288m et 100m. La direction du grand axe d’anisotropie correspond à celle de la direction de la fracturation. Le grand écart entre les ressources estimées par les méthodes conventionnelles et celles obtenues par le krigeage est sûrement dû à la discontinuité de la minéralisation qui se reflète dans le variogramme par la présence d’effets de trou. Pour y remédier, il a été nécessaire d’utiliser le coefficient de minéralisation. Ceci a permis de réduire l’écart entre les deux estimations. Ainsi pour optimiser l’estimation des ressources de minerais karstiques par méthodes géostatistiques, il est nécessaire de tenir compte du coefficient de minéralisation qui s’apparente à un coefficient de probabilité.

Mots clés

Gisement de fer - Karst - Estimation géostatistique - Effet de trou - Coefficient de minéralisation