Psychologie
Volume 25, Numéro 1, Pages 136-223
2018-11-25
Auteurs : Timsit Martine .
L’auteur apporte son témoignage sur les premières années de la Psychiatrie postcoloniale à Alger (1962-1965) : autogestion d’une clinique privée, abandonnée par ses propriétaires, puis nationalisation et transformation de celle-ci en département universitaire, refus de la nomination à la faculté de médecine d’Alger d’un professeur de psychiatrie issu de l’école coloniale et nomination d’un professeur égyptien psychanalyste (Professeur Vissa Wassef). La remémoration de cette période a amené une réflexion critique sur l’approche psychiatrique pratiquée alors. Les troubles « post-traumatiques », directement en relation avec la guerre qui venait de se terminer n’étaient pas pris en considération. L’auteur s’interroge sur les raisons de cette méconnaissance. Elle décrit les circonstances historiques et politiques qui ont amené la création d’une nouvelle catégorie nosologique du DSM 3, le « stress post-traumatique » (PTSD). Cette nouvelle catégorie nosologique a permis la reconnaissance officielle de la condition de victime. Derrière cette reconnaissance se cachent de nouvelles discriminations. En particulier, les réfugiés et les demandeurs d’asile en France, qui ont subi des traumatismes de guerre dans leur propre pays sont frappés de suspicion alors que les victimes du terrorisme sur le territoire français sont reconnues de façon systématique comme victimes. S’interroger sur ces problèmes permet de comprendre le rôle joué par le pouvoir sur le savoir psychiatrique et sur la légitimation des récits individuels.
Psychiatrie post-coloniale, psychiatrie coloniale, histoire du concept traumatisme psychique, Stress post-traumatique, condition de victime, légitimité des témoignages, Réfugiés.
Laibes Djillali
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pages 23-36.
Benharrats Sarra Samra
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pages 201-210.
Benamsili Lamia
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pages 581-597.
Benaissa Farida
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pages 63-76.
Boubnider Nacira
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pages 174-186.