Insaniyat

Revue algérienne d'anthropologie et de sciences sociales

Description

Insaniyat est une revue d’anthropologie et de sciences sociales éditée par le Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle (Oran – Algérie). Elle est une revue à comité de lecture et à accès libre. Elle est trimestrielle et éditée en trois langues : l’arabe, le français et l'anglais. Insaniyat a pour objectif de rendre compte des travaux originaux menés par les chercheurs travaillant individuellement ou dans le cadre de projets initiés par les institutions de recherche. Elle tâche aussi de se constituer en un carrefour accueillant les scientifiques d’Algérie et de l’étranger. Tout en s'inscrivant dans le projet anthropologique, Insaniyat est largement ouverte aux différentes disciplines ayant pour objet l’homme et la société. Les articles acceptés par la revue Insaniyat sont centrés sur une question thématique, mais elle consacre aussi un espace à des articles hors-thématique (Varia), ainsi qu’à tout ce qui, comme comptes rendus de lecture ou de rencontres et autres informations scientifiques, doit trouver sa place dans un périodique édité par une institution de recherche.

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Aucune réponse ne sera envoyée dans le cas où des articles non conformes aux normes éditoriales indiquées dans la note aux auteurs, ni à ceux qui ne s’inscrivent pas dans les champs d’intérêt d’Insaniyat.

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Appel à contribution:

Aux fondements des sciences sociales en Algérie, l’enquête et ses contraintes

Coordonné par : Abdelhafid Hammouche, Professeur émérite de sociologie,
Clersé-Université de Lille.

L’exigence épistémologique au principe des sciences sociales se décline le plus souvent par l’orientation théorique et par la méthodologie adoptée. Elle s’exprime selon les cadres retenus pour rendre explicite les fondements de l’élaboration de la connaissance, la rendre dès lors critiquable, et la mettre ainsi à l’épreuve de l’appréciation de sa robustesse par les pairs. La démarche des chercheurs s’inscrit de la sorte dans la cumulativité du savoir, sous-entendant son possible, voire son probable dépassement au moins partiel. Pour ne pas rester une pétition de principe

Problématiser les contraintes revient à poser l’enquête et l’enquêtrice ou l’enquêteur en analyseur d’une part du contexte et de ses contraintes observables sous formes d’institutions ou de conjonctures spécifiques telles que la guerre ou l’internationalisation accrue et, d’autre part, des contraintes intériorisées par la socialisation et définissant, par exemple, les limites du dicible au sens large ou du transgressif dans le champ académique.

Par conditions d’enquêtes, et outre les contextes (de guerres, de crises, de temps apaisés), il faut entendre les contraintes instituées et celles qui relèvent de la socialisation à la recherche. On peut supposer que la vigilance épistémologique, quelle que soit la conjoncture, consiste à ne pas les ignorer (par exemple par les financements) sans s’y soumettre. En ce sens, les chercheures ou les chercheurs ne sont ni dans l’héroïsme ni dans la fuite, mais des personnes attelées individuellement ou collectivement en équipe, de manière artisanale ou plus dotées matériellement et financièrement. Elles et ils interprètent les contraintes et les obstacles, les traduisant par des ajustements, des tâtonnements pour rendre plus lisible le cheminement par lequel se construit une démarche pragmatique.

Les préoccupations d’ordre méthodologique et épistémologique ont accompagné le travail du chercheur, que celles-ci aient été formalisées ou pas .

C’est la contextualisation de cette mise en actes des enquêtes de terrain que ce numéro de la revue Insaniyat veut éclairer en interrogeant l’engagement distancié, en supposant que le choix de l’objet de la recherche reflète l’ambition de faire connaître les enjeux sociaux à un moment donné. L’ancrage pratique des démarches nécessite de définir les contextes par les conditions matérielles, par les cadres politiques et économiques, par les orientations institutionnelles ou par des phases sociales et culturelles. Rapportée à l’histoire de l’Algérie, la dynamique qu’il s’agit d’éclairer est celle qui débute dans les dernières décennies de la période coloniale, qui connait par la suite une internationalisation des sciences sociales de plus en plus accentuée. Cette dynamique génère de multiples ouvertures vers les pays européens, américains et asiatiques. Elle est marquée par les évolutions sensibles des relations algéro-françaises impliquant des Algériens, des Français et des franco-algériens.

Interroger l’enquête en tant que fondement d’une partie des sciences sociales offre l’opportunité de les caractériser par la démarche pragmatique, celle de la confrontation aux terrains, celles qui imposent d’éprouver ses hypothèses ou ses intuitions par le recueil méthodique des données. Cela prolonge l’œuvre de formation de la revue, celle de l’apprentissage de l’écriture scientifique, en remettant à l’ouvrage une des interrogations épistémologiques fondamentales. Nous aurions ainsi un aperçu des pratiques et des méthodes, notamment depuis les années 2000 jusqu’à aujourd’hui pour faire ressortir les contraintes de l’engagement distancié qui soutient l’essor des démarches sociologiques et anthropologiques en donnant aux jeunes et moins jeunes chercheurs l’occasion de faire connaître leurs difficultés, les obstacles de toutes sortes pour problématiser, pour arrêter une orientation épistémologique et méthodologique, pour définir des échantillons et tenir compte des pratiques langagières (arabe, amazighe, français, anglais).

Outre une introduction qui servira de synthèse sur la recherche depuis les dernières décennies de la colonisation et les premières de l’indépendance, le dossier traitera des conditions d’enquêtes depuis les années 2000. Les propositions d’articles peuvent s’inscrire dans un des prismes suivants :

L’accès aux données de l’office national des statistiques (ONS) et autres sources d’information,

Le choix des méthodes, la considération de la pluralité des langues, de la formation et de l’importance accordée à la démarche de terrain,

Les recherches multi-situées et l’ouverture à de nouvelles thématiques,

L’épistémologie, la relation entre élaboration d’une problématique et la mise à l’épreuve par le terrain,

La relation aux figures « tutélaires » (Harbi, Sayad, Mammeri, Chaulet …) dans la structuration de la recherche et la construction de l’objet.

L’enquête de terrain et de la recherche en archives.

Quelques repères bibliographiques

 

  • Guignard, Didier et al. “Un Terrain Algérien Pour La Recherche.” Vingtième Siècle. Revue d’histoire, no. 77, 2003, pp. 110–12.

  • - Djelloul, G. N. (2020). Ethnographie féministe du mouvement à Alger : entre vulnérabilité et besoin de couverture, l’implication au cœur de la production d’un savoir situé. Recherches qualitatives, 39(1), 130–151.

  • -Abderrahmane Moussaoui, « Du danger et du terrain en Algérie », Ethnologie française, 2001/1 (Vol. 31)

  • Mebtoul Mohammed (dir.) Les sciences sociales à l'épreuve du terrain. Algérie, Belgique, France, Québec, Laos, Vietnam, Paris L’Harmattan, 2017.

  • Madoui, M. (2007). Les sciences sociales en Algérie: Regards sur les usages de la sociologie. Sociologies pratiques, 15, 149-160.

  • Nouria Benghabrit-Remaoun, Mustapha Haddab (Dir.), L’Algérie 50 ans après. Etat des savoirs en Sciences Sociales 1954-2004, Oran, CRASC, 2008.

  • Nadir Marouf, Faouzi et Khedidja Adel (dir.), Quel avenir pour l’Anthropologie en Algérie ? Oran, Crasc, 2002.

 

28-04-2024


27

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