les cahiers du mecas
Volume 2, Numéro 1, Pages 20-40
2006-04-30

Enjeux, Défis Et Paradoxes De La Mondialisation

Auteurs : Boumendjel S .

Résumé

L'accélération du phénomène d'internationalisation des économies occidentales, l'insertion de nombreux pays nouvellement industrialisés dans l'économie mondiale et la place de plus en plus prépondérante des firmes multinationales (FMN) et des grandes unités interterritoriales (GUI) dans les relations économiques internationales sont autant d'éléments qui ont marqué l'avènement de la mondialisation–globalisation. Par ailleurs, du fait de la libéralisation des mouvements de marchandises et des capitaux, les ensembles économiques (états, régions, nations, multinationales, compagnies, etc.) deviennent paradoxalement de plus en plus interdépendants, renforçant ainsi le principe classique et néoclassique selon lequel ce qu'un agent exporte dépend non seulement de sa capacité de pénétration des marchés, mais aussi de l'intensité et de l’élasticité de la demande de ses marchandises par ses partenaires. Du coup, les gouvernements respectifs à l’intérieur de ces zones se sont attelés à travailler dans le sens d’une convergence planétaire. C’est donc essentiellement au niveau de ces ensembles que se réalisent concrètement les débats de la finance internationale, par le biais évident de leurs entreprises qui occupent le hit-parade mondial de la haute performance. Quant au reste du monde, il tente tant bien que mal de s’accrocher en se fiant aux mesures préconisées par les grands bailleurs de fonds internationaux et tout particulièrement le FMI et la Banque mondiale. Selon les résultats de leur conjoncture, ils seront taxés de bons ou de mauvais élèves ou, en d’autres mots, d’emprunteurs solvables ou d’insolvables, ce qui sous-entend l’expression de "risques–pays". Précisons aussi que, grâce à des parlementaires élus sur la base de cooptations et de financements dont pratiquement plus personne ne conteste qu'ils traduisent un état de corruption institutionnalisée, certains pays donnent quelquefois l’image de la réussite, une réussite qui soulève toujours la question de la moralité des financements sous la bannière « Profiteurs de tous pays, unissez-vous ! ». Comment interpréter de tels déraillements et, surtout, pourrait-on expliquer certains paradoxes, à savoir que même des puissances économiques mondiales et des institutions financières internationales d’envergure se déclarent aujourd’hui incapables d’endiguer des phénomènes qu’elles ont contribué elles-mêmes à faire naître ? Comment accepter, en effet, l’idée qu’un Etat de droit, qui pourtant réussit à mettre fin à une série d’attentats terroristes, se dit incapable de lutter contre des fléaux sociaux tels que le marché informel mais toutefois plutôt prêt faire en sorte de les maîtriser, c’est-à-dire à faire avec… ? Il est indubitable que la mondialisation est mal vécue par tout le monde : elle marque une rupture majeure dans le comportement des entreprises et des gouvernements en porte-à-faux avec la théorie économique. Serions-nous tout de même capables d’en comprendre la logique profonde si nous décidions d’engager notre raisonnement dans l’extra-économique ? Pourrons-nous ensuite suggérer un moyen qui nous permette de faire face aux défis et enjeux de la globalisation qui nous agresse tous ?

Mots clés

Entreprise, Etat, Savoir, Travail, Innovation, Incertitude, Mondialisation, Energie, Egoïsme.