مجلة الاقتصاد والمالية
Volume 1, Numéro 2, Pages 37-68
2015-06-01

Le Mécanisme D’offre De Monnaie En Situation D’excès Structurel De Liquidités : Le Cas De L’algérie 2000-2014

Auteurs : Mohamed-chérif Ilmane . Sid Ali Bentag .

Résumé

L’objet de ce travail de recherche est l’étude du mécanisme d’offre de monnaie en Algérie durant la période 2000-2014. Le cadre théorique, nous suggère de distinguer entre deux mécanismes d’offre de monnaie : le mécanisme de multiplicateur monétaire. Chaque mécanisme caractérise l’offre de monnaie dans un type d’économies suivant la typologie de Hicks (1972). Le premier caractérise les économies dites de marché financier (Self economies); le second caractérise les économies dites d’endettement (Overdrafteconomies). Afin de déterminer lequel de ces deux mécanismes qui caractériserait l’offre de monnaie en Algérie, il était nécessaire, dans un premier temps, de caractériser l’économie algérienne afin de savoir à quel type d’économie elle s’apparenterait.Pour ce faire, nous avons retenu quatre indicateurs qui représentent les principaux critères de différenciation entre les deux types d’économies. Il s’agit : i) du refinancement bancaire (réescompte auprès de la Banque centrale), ii) de la structure du portefeuille rémunérateur des banques, iii) de l’endettement du Trésor public et iv) du mode de financement de l’économie. L’analyse des trois premiers indicateurs révèle que l’économie algérienne ne s’apparente pas de manière décisive ni à l’économie de marché ni à l’économie d’endettement ; elle se situe quelque part entre les deux cas polaires. L’analyse du quatrième, le mode de financement de l’économie, qui est fait le principal indicateur de différenciation entre les deux types d’économies, montre que l’économie algérienne s’apparente de manière nette à une économie d’endettement. Ceci suggère que le mécanisme d’offre de monnaie qui y opère serait celui du diviseur de crédit. Dans ce cas, le contrôle de la masse monétaire s’effectue à l’aide du refinancement bancaire. Dans un deuxième temps, nous avons soumis ce résultat à une analyse plus rigoureuse. Nous avons ainsi cherché à tester les hypothèses de l’offre de monnaie en économie d’endettement notamment, celle de l’instabilité du multiplicateur monétaire et celles du mécanisme du diviseur de crédits. Nous avons testé, dans une première étape, la stabilité du multiplicateur monétaire en utilisant différents tests statistiques de stabilité (ADF, KPSS, DFGL, ECS). Le résultat de ces tests est que le multiplicateur monétaire se montre plutôt instable. Ce qui est de nature à conforter le résultat précédent. Dans une deuxième étape, nous avons cherché à vérifier les hypothèses de la théorie du diviseur de crédit par l’analyse des relations entre les principales variables mises en cause, à savoir : la base monétaire, la masse monétaire (M2), les dépôts bancaires, les crédits bancaires et les avoirs extérieurs. Nous avons analysé la dynamique de ces variables en utilisant une représentation VECM. Nous sommes parvenus aux résultats suivant : i) l’étude de la dynamique des variables de la sphère monétaire a révélé que la masse monétaire en Algérie se trouve être déterminée en premier lieu par les crédits bancaires et en second lieu par les avoirs extérieurs ; ii) la base monétaire, quant à elle, est déterminée conjointement par les avoirs extérieurs et les crédits bancaires ; iii) ce qui permet de conclure qu’en Algérie le contrôle de la masse monétaire devrait être assuré à l’aide simultanément des avoirs extérieurs et des crédits bancaires. Au total, la combinaison de ces résultats permet de conclure que le mécanisme d’offre de monnaie qui opère en Algérie durant la période étudiée, caractérisée par un excès structurel de liquidité, est particulier dans la mesure où il ne vérifie pas toutes les hypothèses de la théorie de multiplicateur monétaire ni toutes celles du diviseur de crédit.

Mots clés

Offre de monnaie, Economie de marché, Economie d’endettement, Multiplicateur monétaire, Diviseur de crédit, Excès de liquidités