تمثلات
Volume 2, Numéro 3, Pages 25-36
2018-12-10

« La Traduction Au Secours Du Patrimoine Immatériel Menacé »

Auteurs : Fadhila Sidi Said - Boutouchent .

Résumé

Antoine Berman considère que toute culture résiste à la traduction. Pour lui, la tradition de la traduction consiste en deux courants distincts. Une traduction qui est adaptatrice et ‘embellissante’ et une autre ‘littéralisante’ fondée sur l’oralité et la langue populaire (Berman 1984). C’est cette dernière qui nous intéresse parce qu’elle est un moyen pour les minorités de faire valoir leur héritage littéraire oral. Le souci des auteurs/traducteurs,tels Si Ammar Ben Said Boulifa, Jean El Mouhoub Amrouche, Mouloud Mammeri est la préservation d’un patrimoine doublement menacé. D’un côté, le projet d’assimilation porté par le système colonial et de l’autre côté, son statut d’oralité, un ‘legs en mouvance’, s’il n’est pas transmis disparaît. Une telle nécessité a eu recours à la traduction. Leur mission de conservation et de préservation des œuvres orales anciennes n’est pas seulement de les récolter dans la langue maternelle mais aussi de les traduire dans la langue française, une langue de l’’Autre’. Cette dernière, leur a permis de sauvegarder ce riche patrimoine mais aussi de déconstruire un discours occidental dont les travaux sur la littérature orale kabyle s’est construit sur des jugements de valeurs tranchés dont le but est de discréditer la valeur esthétique de cette production littéraire orale. De ce fait, un sentiment d’affirmation identitaire et le souci de la continuité de la transmission a animé nos auteurs. Néanmoins, la traduction au même titre que la recherche ethnographique et la collecte des données a était un outil déterminant dans ce travail de sauvegarde.

Mots clés

Traduction, transcription, littérature orale, préservation.