JOURNAL DE NEUROCHIRURGIE
Volume 10, Numéro 2, Pages 21-26
2014-11-25

Etude Du Diagnostic Differentiel Entre Le Prolactinome Et Le Craniopharyngiome Chez L’enfant

Auteurs : Azzoug, S. .

Résumé

Le diagnostic différentiel entre le craniopharyngiome et le prolactinome au stade clinico-radiologique est parfois difficile tant leurs aspects se ressemblent, or, cette différenciation est primordiale dans le choix de l’attitude thérapeutique médicale ou chirurgicale à adopter. Le but de notre travail est de comparer les aspects cliniques, biologiques et radiologiques de ces deux tumeurs, à travers une étude rétro et prospective concernant 47 craniopharyngiomes et 46 prolactinomes chez des patients âgés de moins de 20 ans au début de la symptomatologie. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 18 ans en cas de prolactinome et de 09 ans en cas de craniopharyngiome. Le prolactinome touche plus fréquemment le sexe féminin (70%), alors que le craniopharyngiome est plus fréquent chez le garçon (60%). Dans le prolactinome le motif de consultation le plus fréquent est l’aménorrhée chez la fille (50%) et les troubles visuels chez le garçon (43%). Dans le craniopharyngiome, les troubles neuro-ophtalmologiques sont le motif de consultation le plus fréquent et ce dans les deux sexes (73%). Le taux moyen de prolactine était de 2639 ng/ml en cas de prolactinome et de 30 ng/ml en cas de craniopharyngiome, cependant, 3 patients porteurs d’un craniopharyngiome avaient des taux de prolactine supérieurs à 100 ng/ml. Une insuffisance antéhypophysaire partielle ou globale est notée dans 28% des prolactinomes et 62% des craniopharyngiomes. Un diabète insipide est retrouvé dans 46,8% des craniopharyngiomes et 4,34% des prolactinomes. Sur le plan radiologique, des aspects solides et/ou kystiques sont observés dans les deux cas, cependant, les calcifications sont plus fréquentes en cas de craniopharyngiome. Il s’avère donc que le prolactinome est plus fréquent chez la fille par rapport au craniopharyngiome, avec un taux de prolactine très élevé, un retentissement hypophysaire moins fréquent, un diabète insipide exceptionnel et des calcifications moins fréquentes sur les radiographies.

Mots clés

Craniopharyngiome, Prolactinome, Insuffisance antéhypophysaire, Diabète insipide