Iles d Imesli
Volume 2, Numéro 1, Pages 219-227
2010-12-31

Orthographe. Ecriture. Transcription. Réflexions à Partir Du Cas Corse

Auteurs : Marcellesi Christiane . Marcellesi Jean-baptiste .

Résumé

Avant d’aborder le problème de l’écriture du corse et des réflexions qu’on peut en tirer sur le plan général des rapports existant entre un système scriptural et l’auto-définition linguistique d’un groupe donné il est nécessaire d’éclairer le phénomène d’émergence du corse comme langue identifiée sur critères sociolinguistiques. Comme l’a dit Marcel COHEN à propos du français, on n’a pas toujours, en Corse, parlé corse. D’abord, parce que, contrairement au berbère en Afrique du nord, dont on sait qu’il était “toujours déjà là” au début de l’histoire, l’ancêtre du corse, le latin, (si tant est qu’on ne lui donne pas un ancêtre plus récent, le toscan, base de l’italien) ne peut pas avoir été introduit en corse avant la mainmise de Rome sur cette île, durant le IIIe siècle avant notre ère. Il est peu probable que les conquérants antérieurs, Etrusques, Grecs, Carthaginois aient imposé leur langue. On ne sait donc rien de ce que parlaient les populations de l’île, “ Mégalithiques ”, puis “Torréens”. En plus on ne sait pas si la romanisation progressive, certainement avancée dans les derniers siècles de l’Empire Romain, a subsisté après les invasions vandale, byzantine et surtout sarrasine. Si bien qu’on peut opter pour l’idée que la romanisation a subsisté pendant cette période même si par la suite, lors de la domination pisane, elle a été renforcée par un superstrat toscan, surtout dans le nord de l’Ile ; ou au contraire que c’est la domination pisane qui a romanisé une seconde fois une île où la latinité ne subsistait plus que très partiellement. Nous n’avons pas les moyens de trancher sur ces problèmes de bouteille à moitié vide ou à moitié pleine.

Mots clés

Spelling, writing, transcription, Corsican language, sociolinguistic criteria