Paradigmes
Volume 5, Numéro 2, Pages 67-70
2022-05-03

Retentissant Depuis Des Millénaires, Le Rire Homérique L’étrange Cas D’héphaïstos

Auteurs : Saïdi Saïd .

Résumé

Après le verbe comme commencement dans les discours monothéistes, et le chaos dans la théogonie ou la généalogie des dieux d’Hésiode, le rire fut sans doute aussi à l’origine du monde. Satan a naturellement bien ri devant la nudité d’Adam et d’Eve ! Lesquels ont certainement ri, d’amertume ou pour se consoler ou se donner du courage, en se retrouvant, seuls sur terre, devant l’immense tâche de la peupler et de la coloniser ! Puis les humains ont dû rire de temps en temps devant l’embarras de l’un des leurs, ou, face à certaines vicissitudes de la vie ou tout simplement pour ne pas perdre cette étrange faculté. Faculté qui a eu une place dans les grandes civilisations qui se sont succédées et retenues par l’Histoire. La Mésopotamie, l’Egypte, la Perse, la Grèce, Rome. Ces deux dernières constituant le socle inamovible de l’Occident et du monde actuel pratiquement dans sa totalité. Les grandes institutions, tout comme les grandes philosophies, les arts, et les savoirs ont d’abord vu le jour dans la Grèce antique. Où, Homère demeure le témoin privilégié des hauts faits, aussi bien ceux des dieux que des humains. C’est ainsi que le rire, y est présent, tellement puissant, tonitruant, qu’il retentit toujours au même titre que l’Iliade et l’Odyssée, majestueuses épopées, références incontournables à bien des disciplines. À la fin du chant I de l’Iliade, Zeus et ses convives, des dieux bien entendu, s’offrirent un rire à leur mesure, à l’occasion d’un des banquets de l’Olympe, aux dépens d’Héphaïstos, et de sa claudication, alors qu’il leur servait à boire. Les hommes rient toujours malheureusement de leurs travers physiques ou moraux, et le jour où ils cesseront de citer Homère, l’humanité aura accompli un immense saut dans l’inconnu.

Mots clés

rire ; homérique ; Héphaïstos ; épopées ; claudication