إدارة
Volume 15, Numéro 2, Pages 211-235
2005-12-01

Gouvernance De L’eau Potable Au Maroc Et Partenariat Public-privé*

Auteurs : De Miras Claude .

Résumé

Une observation rapprochée des expériences marocaines montre que les positions laudatrices à l’égard des PPP et des nouvelles gouvernances (réputées capables de venir à bout de tous les obstacles que l’État et ses services se sont montrés incapables de maîtriser), autant que les réquisitoires définitifs à propos de la voracité d’un secteur privé qui serait prêt à faire main basse sur toutes les villes du monde, paraissent figés dans un jeu de rôles convenus. Un renouvellement de la problématique est nécessaire face aux besoins urbains croissants en eau et en capital, et il semble possible à partir des expériences engagées. Les quelques observations suivantes peuvent ouvrir des pistes de réflexion : -Les opérateurs privés ne sont pas intéressés par les zones ou les sites économiques à risques (insolvabilité dominante, instabilité économique ou politique). Les régies sont donc indispensables pour assurer l’accès à l’eau dans ces zones spatiales ou sociales non rentables. Il reste donc à trouver des réponses ses pour réformer et soutenir toutes les régies qui auront à assurer la distribution de l’eau potable pour tous. Faire reculer le secteur privé ou refuser la marchandisation de l’eau n’assure en rien l’efficacité des régies municipales pour lesquelles il faut élargir la notion de partenariat public-privé et amener les firmes privées internationales à accompagner la réforme des régies ; - Les monopoles privés autant que publics sont à la source de distorsions en matière de prix et de qualité du service. La notion de régulation et de gouvernance élargie est ici essentielle : le rôle d’arbitrage de l’État, des collectivités locales, des consommateurs fédérés, est important pour qu’un jeu de contrôle interactif se développe selon une logique gagnant –gagnant pour toutes les partie ; -De ce parcours au sein de la question de l’eau potable au Maroc, il ressort que la gouvernance et à l’évidence moins un concept qu’u paradigme ; c’est davantage un cadre normatif au contenu implicite fort. Sur la durée, la gouvernance se laisse des marges d’évolution : elle n’est pas figée. Elle peut même receler un potentiel positif à côté de l’État et du marché, celui de la concertation citoyenne même si le secteur de l’eau n’est pas le domaine de prédilection de ce pouvoir consultatif ou, en tout cas, réputé participatif. * Communication présentée aux actes du colloque international sur la Gouvernance, Alger : école nationale d’administration, 20-21 novembre 2005.

Mots clés

Gouvernance urbaine, Partenariat public-privé, eau potable, Maroc.