الممارسات اللّغويّة
Volume 11, Numéro 4, Pages 512-533
2020-12-10

L’esthétique Du Délire Dans Un été De Cendres D’abdelkader Djemai

Auteurs : Bouazza Merahia .

Résumé

Cet article est axé sur l’étude de l’espace dans Un été de cendres d’Abdelkader Djemai, pour faire ressortir son incidence sur l’écriture de la violence des années 1990. Car le narrateur-personnage Sid Ahmed Benbrik, commence par s’identifier dans des circonstances terribles comme pour exprimer le marasme d’un quotidien dur et insupportable. Un cadre spatio-temporel des plus insoutenables indique une chaleur atroce et un cagibi lui servant à la fois d’un lieu de travail et de domicile réduit à un lit de camp. La chute du narrateur dans la « disgrâce » et la marginalisation nous donne une idée sur l’ingratitude de la société envers les hommes honnêtes, sur le sort qui lui a été réservé après tant d’années d’intégrité et de loyaux services. Il subit l’infâme hypocrisie de ses chefs qui ont fait de la religion un bouclier pour se sentir intouchables et justes. Tout au long de ce récit nous nous retrouvons devant une description des faits la plus simple qu’elle soit, usant d’un vocabulaire étriqué visant, en fait, à déconstruire le discours tel qu’il est énoncé. Sachant que l’espace est un agent de la fiction, tout comme les personnages et le temps, nous voudrions, dans ce travail, donner à cet élément constitutif de la fiction sa part du fait qu’il participe à la mise à nu de cette violence et de sa condamnation. Pour ce faire, nous nous proposons de voir comment l’espace façonne-t-il l’écriture ? Quelle est son incidence sur l’écriture de la violence dans Un été de cendres ? Car le narrateur contraint par les abus d’une bureaucratie aveugle se réfugie dans un espace clos, en se donnant à des calculs stériles et un délire sans pareil ; forgeant ainsi une esthétique au service d’une époque des plus incommensurables.

Mots clés

écriture ; espace ; clos ; délire ; violence