Paradigmes
Volume 1, Numéro 3, Pages 41-52
2018-09-15

Raconter En Apprenant, Apprendre En Racontant

Auteurs : Saïdi Saïd .

Résumé

Parmi les activités les plus essentielles de l’homme le récit figure en place prééminente. Depuis l’aube des temps les hommes n’ont cessé de raconter, de narrer, de rapporter des événements. Les peintures rupestres, les auteurs épiques, les dramaturges, les troubadours, les poètes, les romanciers, les griots, et, jusqu’à très récemment, les grands-mères, ont inlassablement raconté des récits. Parallèlement à cette activité ludique, le patrimoine de l’humanité a considérablement augmenté de densité mais aussi de conquêtes innovatrices, et ce, dans tous les domaines. C’est que, plus que toute autre activité, le récit apprend continuellement à ceux qui le cultivent. Alors même que toutes les disciplines modernes n’étaient pas encore nées, le récit enseignait l’histoire, la géographie, la morale, les grandes généalogies, les migrations, l’existence de peuples lointains, de mondes fabuleux, l’altérité, tous les savoirs encyclopédiques, toutes les inventions, toutes les fictions. Mais aussi et surtout la langue. Car le récit demeure le réceptacle linguistique indestructible. Sans les épopées homériques, sans les inégalables dramaturges antiques grecs, sans Virgile, sans les sublimes poètes de l’Arabie, sans la Pléiade, Villon, Shakespeare, quelles auraient été les connaissances actuelles des humains ? Le grec, le latin, l’arabe, le français, l’anglais seraient-ils des langues de savoir et de culture ? Sans Rabelais, Chateaubriand, Hugo, Balzac, Zola, Flaubert, le FLE serait-il envisageable aujourd’hui ?

Mots clés

récit, savoirs, connaissances, langue, fiction