Les cahiers du CREAD
Volume 20, Numéro 66, Pages 119-138
2004-02-08

La «nonémergence » De La Profession D’ingénieur En Algérie : Modèles De Formation Et Trajectoires Socioprofessionnelles

Auteurs : Benguerna Mohamed .

Résumé

A diverses reprises, décideurs et responsables de l’industrie algérienne ont eu à faire les bilans de leurs actions et expériences dans le domaine de la formation. A chaque fois, le déficit des compétences professionnelles, et particulièrement de celles des ingénieurs, a été mis en relief. Pourtant, comme les données l’attestent, l’industrie algérienne a consenti un effort massif dans le domaine de la formation depuis les années 1965. Comment expliquer qu’un investissement éducatif aussi important ait été incapable de satisfaire la demande grandissante de compétences professionnelles en Algérie ? Que signifie ce manque de professionnalisme dont ont été accusés les ingénieurs ? Dans cet article, on examinera dans quel contexte politicoidéologique ont été conçues et réalisées ces actions de formation et à quelles fins. Dans un premier temps, nous exposerons la philosophie globale de la stratégie de la formation chez les concepteurs de ces projets, et plus particulièrement celle relative aux ingénieurs. Nous étudierons ensuite un exemple significatif en analysant le cas de l’envoi massif d’ingénieurs en formation à l’étranger par la Société nationale de sidérurgie. En dernier lieu, enfin, nous considérerons les trajectoires professionnelles de ces ingénieurs à partir de quelques portraits caractéristiques de trois générations : les précurseurs (avant l’indépendance) les ingénieurs du défi (19621966), les architectes du développement (19671970).

Mots clés

Ingénieur-formation - trajectoires-compétences professionnelles-Algérie